Le fort

La construction

En 1442 les habitants de Flaujac demandèrent à Antoine de Castelnau, seigneur de Calmont, l’autorisation de construire une enceinte fortifiée à l’intérieur de laquelle ils auraient un refuge en cas de danger. L’acte de concession fut rédigé dans le château de Saint-Côme, le 20 mars 1442 (Henri Affre, Lettres à mes neveux).

D’après cet acte, l’enceinte devait être construite au quartier du Toural. Il s’agissait d’une muraille de 15 cannes de hauteur, cinq pieds d’épaisseur dans le bas et quatre au sommet. La construction devait durer deux années, trois au plus. Le seigneur choisirait le dépositaire de la clé du fort.

Le rempart, tel qu’il fut réalisé, forme un quadrilatère irrégulier. Les côtés à l’est et à l’ouest sont les plus longs : 71 mètres. Le mur du nord a 60 mètres et celui du midi 41 mètres. Le rempart était couronné de mâchicoulis portant un chemin de ronde. Les deux portes : à l’ouest, face au village, et à l’est, étaient fortifiées. Celle de l’ouest est seule conservée avec ses meurtrières, l’emplacement de la herse et la tour. A l’intérieur, fut réservé l’emplacement de deux rues formant un T. Le reste de la surface fut mis à la disposition des habitants pour construire leurs maisons, soit trois rangées d’environ dix maisons chacune. On sait qu’il y avait à Flaujac, en 1349, trente-trois maisons.

Les maisons s’appuyaient au rempart sans lui être liées, conséquence d’une construction en deux phases. Le rempart ne devait pas comporter d’ouvertures, sauf de petites fenêtres toutes semblables, aux étages.

Les sols de maisons forment un ensemble relativement ordonné. Ils sont fort inégaux, de 6 cannes carrées. Les lots étaient donc inégaux et, sans doute les meilleures positions déjà occupées et bâties. Les maisons les plus importantes étaient au nord, surtout près de la porte occidentale. Les bâtisses les plus médiocres vers le sud. L’ensemble de ces maisons avait une façade très courte et une grande profondeur. L’éclairage des pièces était défectueux.

La croix du fort fut bénite le 14 octobre 1524 par François d’Estaing, évêque de Rodez.

A partir du XVIIème siècle, tout danger ayant disparu, on perça des portes extérieures à travers le rempart, ce qui permit de diviser les maisons. Les rues furent pavées, avec pente vers le milieu, pour éviter l’écoulement des eaux vers les caves en contrebas.

La partie du village qui était en dehors de l’enceinte fortifiée, c’est-à-dire la rue joignant le fort à l’église, avait aussi été protégée par un mur beaucoup moins important et moins efficace. En 1595, le baron donna l’autorisation de creuser un fossé autour du fort et du village et de construire une barbacane au-devant du portail du village. La tour, qui appartient à la maison Ricard (à qui appartient-elle aujourd’hui, paraît être un poste de guet datant de cette époque.

Au XXe siècle

En 1962, d’après Albert Ginisty, seules quatre maisons étaient encore habitées.

Le plan cadastral du Fort en 2014

En 1966 la partie basse du rempart côté ouest existait encore. La porte renaissance proche de l’angle sud-ouest était en place. L’effondrement de quelques maisons a entrainé la ruine de tous les bâtiments alentours.

Depuis 1980 les maisons ont été rachetées et restaurées les unes après les autres.