Histoire

Flaujac est situé sur une ancienne voie romaine. Ce nom en ac atteste de l’origine gallo-romaine de son établissement.

Au XIIe siècle c’est un village florissant, dépendant de la baronnie de Calmont. Il est le centre d’une activité économique qui allie la culture de la vigne et probablement le flottage du bois sur la boralde. On y trouve alors un prieuré de femmes dépendant de l’abbesse de Coubisou, qui sera donné à la fin de ce siècle à l’abbaye de Conques.

Les troubles : Avant la construction du rempart du fort, les habitants de Flaujac avaient dû subir plusieurs pillages. Faute de documents particuliers, nous signalerons quelques dates de l’histoire d’Espalion, d’après Henri Affre. Dès 1346, les Anglais prirent Espalion. Vingt ans plus tard, les routiers avaient pillé la ville et exigé le rachat pour la quitter. On peut supposer que Flaujac n’avait pas été épargné. En 1562, Espalion était troublé par les querelles religieuses : catholiques et protestants s’affrontaient. Les années suivantes se passaient sous la menace permanente d’une attaque de la ville par les troupes protestantes. Cette attaque eut lieu en 1568 et, malgré ses fortifications, la ville fut prise et saccagée. Elle résista par contre l’année suivante, à une autre bande. A Flaujac, le faubourg et l’église avaient beaucoup souffert de la visite des « séditieux ».

Au XVème siècle, pour faire face aux pillards et aux compagnies anglaises les habitants s’unissent avec ceux de Saulieux pour construire un fort qui leur servirait d’asile en cas de danger.

En 1568, les troupes de séditieux et rebelles passèrent au lieu de Flaujac, en grand nombre, firent grandes ruines et démolitions, … et à l’église de Flaujac rompirent les vitres et emportèrent les sièges ou cadres, qui les protégeaient. »

En 1572, après la pacification, le recteur fit faire des cadres au forgeron de La Bastide, mais les ouvriers, au lieu de les poser, en firent une porte en fer pour le fort. A défaut des cadres en fer, on ferma les fenêtres de l’église avec du bois. L’église était alors parfaitement couverte en tuiles, les portes étaient en bon état, ainsi que les serrures.

En 1595, eut lieu le terrible siège d’Espalion par le baron de Calmont, à la suite d’une querelle qui n’intéressait pas directement Flaujac.

Le Fort comprenait 32 maisons, et le village en dehors du fort, c’est-à-dire le Barri, 26 maisons, mais la moitié des habitants du Barri, soit 13 familles, avaient aussi une maison du fort. La répartition du fort n’a pas beaucoup varié depuis son établissement au XVe siècle. Les familles les plus aisées avaient leur habitation au-dessus de la rue transversale ou immédiatement au-dessous. Les pauvres avaient un local de faible étendue dans la partie sud. Il n’y avait pas, en principe, de bâtiment d’exploitation dans le fort. Ceux qui avaient des étables, les avaient hors de l’enceinte du Barri ou au Faubourg. Si on ajoute aux 26 maisons du Barri, les étables et les granges, on peut supposer que la rue reliant le Fort à l’église était bordée de constructions à peu près comme aujourd’hui.

Bien qu’incomplet, le cadastre de 1582 permet de se faire une idée de la situation économique. Les prairies naturelles étaient entre les mains d’un petit nombre. Les mêmes avaient une étable en dehors du Fort. Un plus grand nombre de familles possédaient quelques terres cultivables, mais la grande masse n’avait que les vignes et les jardins.

La répartition de chaque territoire en nature de culture était déjà fixée dans la forme qu’elle devait garder pendant cinq siècles. Les prés aux bords de la Boralde, les terres ou champs au-dessus, les vignes sur les pentes.

Flaujac avait d’abord été un prieuré simple (Henri Affre). Le prieur s’acquittait lui-même des charges spirituelles. La désignation du premier recteur pourrait remonter à l’année 1318, année où eu lieu un accord entre le prieur et le recteur pour le partage des dîmes. D’après cet acte, le prieur était chargé de l’aumône, le recteur des droits de visite de l’évêque, de l’archidiacre, de l’archiprêtre. Bonneval donnait au recteur une pension. Le premier gardait les rentes mais donnait au recteur un muid et demi de vin pur. D’autres arrangements avaient lieu […] ensuite, et depuis 1718 le prieur s’était engagé à verser annuellement 20 livres pour la sacristie et les réparations de l’église.

On sait que sous l’Ancien Régime, presque toutes les terres étaient grevées de charges annuelles, qui survivaient à leurs propriétaires. En plus des impôts il y avait les droits des seigneurs, du clergé, les versements affectés à des fondations pieuses. Ces charges arrivèrent, par accumulation, à égaler ou à dépasser le revenu de la terre. Aussi, au XVIIIe siècle, beaucoup restaient impayées. On trouve dans les archives de nombreux procès intentés par les prieurs, les recteurs ou par la fraternité des prêtres de Flaujac.

L’abbé Ginisty a relevé dans les archives les noms des consuls de 1677 à 1743, des prieurs de 1283 à 1772, des recteurs de 1406 à 1817 et des curés de 1775 à 1994.

La liste des derniers curés nous intéresse car ils se sont impliqués dans la vie du village et son développement aux XIXe et XXe siècles :

– Jean-Antoine Pégorier (vicaire en 1849) (1856-1888)

– François Lafon (1888-1906)

– Lucien Fraysse (1946-1953)

– Antoine Pioche (1953-1957)

– Albert Ginisty (1959-1994) Faux, probablement 1974) Il était retiré au presbytère de Bozouls en 1969 puis ensuite à Estaing ?

A la fin du XIXe siècle la famille Poulenc de la Tour de Masse fait d’importants dons à la paroisse de Flaujac : la construction de l’école privée face à l’église, les travaux à l’intérieur de l’église.

Les deux frères Lafon, avec l’aide des habitants ont réalisé le presbytère.

Le village comptait 187 habitants en 1872, 80 en 1960.

D’après l’abbé Ginisty, seules quatre maisons du Fort sont encore habitées en 1962.