L’église

A l’extérieur

De la période romane subsiste la base du chevet qui offre un intérêt particulier. Raymond Oursel y voit le témoignage « du premier art roman méridional dans les Monts du Centre, par sa structure lourde et frustre et les panneaux en creux de son soubassement absidal, qui semblent bien n’être que les vestiges décapités d’un dispositif de bandes lombardes ».

Sur la façade sud du pignon de la sacristie on retrouve les éléments d’un enfeu dont la pierre est devenue l’appui de la fenêtre, surmonté de l’encadrement et du fronton sculpté d’origine.

En 1864 a lieu le baptême de la cloche offerte par le Docteur P.J. Fromen.

L’intérieur

On retrouve de l’époque romane le collatéral nord, voûté d’un berceau plein cintre, l’absidiole semi-circulaire qui le prolonge et les arcades simples par lesquelles la nef communique avec les collatéraux.

Près de l’entrée, dans le bas-côté sud qui date d’une reconstruction de l’époque gothique, remarquer la clef de voûte etles retombées des arcs qui figurent des personnages ou animaux.

Dans la chapelle à gauche de l’entrée, les fonts baptismaux, oeuvre de Castanié au 19e siècle. Ils sont surmontés d’une sculpture représentant le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste.

A l’entrée, le bénitier, réemploi de fonts baptismaux ou d’un bénitier.

Face à l’entrée, la chapelle saint-Désiré ou chapelle saint Didier. Au 16e siècle les documents font état d’une chapelle dédiée à ce saint, protecteur des enfants. Elle a été décorée au 19e par Castanié, doreur et sculpteur.

Dans cette église le maître-autel représente un élément remarquable de la décoration, en raison de l’originalité du thème traité, celui de la Dormition de la Vierge.

Le Maître-autel

Le retable du maître-autel, et le devant d’autel ont été réalisés en bois sculpté doré et peint, au milieu du 18°. La sculpture est de belle qualité.

Le devant d’autel

Le devant d’autel : La dormition de la Vierge

Cette représentation si elle est courante dans l’Eglise d’Orient, l’Eglise Orthodoxe, et au XIIIe siècle en Occident (N.D. Dame de Paris, Chartres…), elle est peu fréquente dans l’Eglise Occidentale. La Vierge est étendue sur un lit entouré de colonnes et de rideaux. Les colonnes sur leur pied rappellent celles du maître-autel de l’ancienne église st Jean d’Espalion.

Le lit est surélevé par rapport au sol de la pièce, la tête de lit est semblable à celles qu’on peut trouver dans les lits à alcôve de la région. Une servante est à genoux au niveau bas de la pièce.

Au centre une petite fenêtre donne une ouverture sur un paysage. A droite une porte ouverte par laquelle s’engouffrent 3 angelots sur des nuées.

11 apôtres entourent le lit : l’un d’eux, en habits liturgiques, fait une lecture dans un livre ouvert. Son voisin tient un cierge allumé. Seul St Jean est reconnaissable à son visage jeune, imberbe, il lève le bras vers la Vierge et se penche vers ses voisins pour leur parler.

Le 12° apôtre, saint Thomas, arrive de la gauche.

Les visages et les mains sont couleur chair, seul le corps de la Vierge est grisâtre.

Les 5 apôtres et la servante près du corps sont calmes, en prière, leurs vêtements tombent en plis réguliers. Les 6 de droite et celui qui arrive de la gauche, sont en mouvement et parlent.

L’Autel, l’exposition

Sur l’autel, de part et d’autre du tabernacle, 6 niches dont 4 sont garnies de statuettes non identifiées. Il y a un évêque avec sa crosse.

Au dessus du tabernacle, l’exposition : des grandes palmes laissent la place à une croix et portent la couronne de la Vierge

A l’arrière, des nuées et un triangle évoquant Dieu, au centre le mot Yahvé en hébreu.

La couronne, énorme, fermée en bonnet, c’est une couronne impériale et royale, le maximum que l’on puisse imaginer comme honneur.

Le Couronnement de la Vierge

La Vierge est à genoux, les bras ouverts. C’est un geste de disponibilité, d’accueil des fidèles qu’elle regarde.

Au-dessus d’elle la tête du Père, celle du Christ et la colombe (l’Esprit Saint) forment un triangle parfait. Le triangle a toujours servi de symbole pour exprimer la Trinité, pour les juifs c’est le symbole de Dieu.

Le Père et le Fils sont à la même hauteur, sans grande différence si ce n’est que le Père est plus âgé et qu’il tient dans sa main gauche le globe (Dieu créateur de l’Univers).

Le Père et le Fils portent la couronne de la Vierge

Le Christ tient sa croix et ses mains portent les traces des clous : c’est par sa passion et sa croix qu’il sauve l’humanité et qu’il peut accueillir sa mère au ciel. Remarquer les vitraux de la fin du XIXe siècle qui reprennent cette idée : à droite la Vierge, à gauche le Sacré-Cœur et les instruments de la passion.

Les reliquaires

Les reliques

Dans le chœur on trouve deux reliquaires dans lesquels sont présentés plusieurs reliques.

Les chapelles à droite et à gauche du chœur

La chapelle St Roch au sud

Elle a été créée à la fin du XIXe lors de la construction de la sacristie. Le culte de ce saint est très répandu en Rouergue. Il était invoqué en cas de peste, fléau qui a sévi plus d’une fois dans la région. Sur la route du cimetière le roc Malady nous indique le lieu où étaient relégués les malade de la peste.

Roch était un jeune Montpelliérain du 14°, atteint par la peste lors de son pèlerinage à Rome. Rejeté par sa famille il se retira dans une grotte où il aurait vécu grâce à la nourriture que lui apportait son chien.

La chapelle de la Vierge au Nord

Au 19e siècle Mme Fromen, épouse du Dr Fromen, conseiller municipal à Espalion, a offert le chemin de croix ainsi que la cloche.

Les statues de la nef